Bien vivre avec un trouble anxieux, c'est possible!

Trouble panique avec agoraphobie.

Quand le diagnostic est tombé, j'ai eu l'impression de tomber dans le vide. Qu'allait-il se passer? Est-ce que ma vie serait un enfer pour toujours?




26 ans plus tard, je peux répondre à cette question: non, ma vie n'a pas été un enfer.

Bien sûr, il y a eu une période très difficile, où j'en ai bavé, avec l'aide de psychothérapeutes, à me sortir la tête de l'eau. J'ai dû m'obliger à mettre le nez dehors, affronter mes peurs jour après jour, apprendre à vivre autrement... Mais j'ai réussi à retrouver une bonne qualité de vie, alors tous ces efforts ont payé.

J'ai pu avoir des enfants; ils ont d'ailleurs été ma motivation principale pour mener le combat. Je voulais qu'ils aient une vie normale, qu'on puisse aller au parc, au zoo, au cinéma, au cirque tous ensemble. Je suis heureuse, mes filles ont eu tout ça et plus encore.

J'ai pu voyager. J'ai visité plusieurs grandes villes au Canada, aux États-Unis et en Europe. Pourtant, prendre l'avion est toute une épreuve pour quelqu'un qui a un trouble anxieux: être coincé avec plein d'inconnus dans un espace confiné à 30 000 pieds dans les airs, il n'y a pas plus anxiogène! Mais bon, je suis toujours vivante alors c'est la preuve qu'on peut passer à travers!

Je peux voir des spectacles, participer à des événements, et profiter de la vie. Ça vaut tout l'or du monde.

Je pense qu'espérer une guérison totale serait illusoire; je reste plus sensible au stress que les gens "normaux" et il y a des choses que je ne peux toujours pas et que je ne serai probablement jamais capable de faire (passer une semaine dans un chalet au fin fond des bois, à des kilomètres de toute civilisation, oublions ça!). Mais c'est ok, j'ai accepté d'avoir des limites. Ça ne sert à rien de pleurer pour ce qui m'est inaccessible; je préfère apprécier pleinement ce qui est à ma portée.




Pistes de solutions

Selon mon expérience, la combinaison médicaments/psychothérapie est un traitement de choix pour les troubles anxieux.

Beaucoup de gens rechignent à prendre des anxiolytiques ou des antidépresseurs, parce qu'ils croient que ça ne fait que masquer le problème ou par peur de développer une dépendance. Pourtant, les antidépresseurs permettent de rétablir la chimie du cerveau. J'ai accepté l'idée d'en prendre à vie parce que, grâce à eux, la fréquence des crises de panique a énormément diminué. Je n'hésite pas non plus à utiliser des anxiolytiques au besoin; pourquoi endurer l'inconfort de l'angoisse si je peux l'atténuer? En passant, je ne me sens ni engourdie, ni euphorique avec ma médication; ce n'est pas du tout comme dans "La Petite Vie", quand Popa et Moman prenaient du Prozac! Je suis toute là, complètement lucide et alerte; je me sens simplement plus calme.

La psychothérapie, elle, permet de comprendre que, non, on ne meurt pas d'une crise de panique; elle nous donne des outils pour gérer les crises et rétablir la confiance en soi, qui est durement malmenée. On avance et on consolide nos acquis.

Plusieurs activités sont utiles pour calmer le stress et l'anxiété. La méditation donne d'excellents résultats, apparemment, mais j'avoue que je suis incapable de méditer... La relaxation et les exercices de respiration m'aident énormément; il existe d'ailleurs diverses applications qu'on peut télécharger pour cela. S'adonner à des loisirs créatifs contribue également à la détente qui nous est nécessaire. Et faire de l'exercice physique libère des endorphines qui accroissent le sentiment de bien-être.




En terminant, si vous vivez de l'anxiété et que celle-ci empoisonne vraiment votre vie et devient handicapante, n'hésitez pas à demander de l'aide; consultez un médecin, un psychologue, assistez aux rencontres de Phobie-Zéro, téléphonez à une ligne d'écoute... Mais, de grâce, ne restez pas seul avec votre souffrance. Ce n'est pas "juste dans votre tête", c'est une maladie bien réelle, il n'y a pas de honte à en être atteint et personne n'est à l'abri de ça.

Et, oui, on peut vivre et être heureux, même avec un trouble anxieux.

Commentaires

  1. Hello, personnellement, je ne souffre pas d'agoraphobie mais il est vrai que j'ai tendance à me fermer comme une huître quand il y a du monde. Plus il y a de personnes et plus je suis silencieuse et j'analyse...

    En tout cas, je trouve ça bien que tu aies pu faire plein de choses que tu avais envie de faire. Bravo :-)

    Bisous

    Laurie
    La Lauridienne

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    1. Tu es peut-être plutôt introvertie... Ma plus jeune fille est comme ça, elle n'aime pas être trop entourée. Tant que ça ne te cause pas d'anxiété, c'est parfait; c'est un trait de ta personnalité et c'est bien correct comme ça! Bisous à toi

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  2. Coucou !
    Je ne souffre pas d'agoraphobie mais je suis très stressée quand je dois sortir de mon cocon. Je fais souvent des crises d'angoisse. Je suis allée voir une psychologue, cela va mieux depuis. Je refais des crises mais beaucoup moins régulièrement. J'ai essayé la méditation mais je n'ai pas réussi non plus..
    Bisous

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    1. L'anxiété est vraiment un problème de plus en plus répandu... Je suis heureuse que ça se soit amélioré pour toi après que tu aies vu une psy, c'était une bonne décision vde ta part. Si je peux te suggérer un truc, tu peux essayer la respiration abdominale; ça fait des miracles pour moi! Bisous à toi

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  3. Coucou,
    Il est vrai que moi non plus je ne souffre pas de cette maladie, je suis beaucoup moins sujette au stress depuis mes opérations au dos mais le stress que je peux avoir n'est rien comparé à ce que peut ressentir une personne atteinte de cette maladie
    En tout cas tu peux être fière de toi d'avoir accompli quand même ce que tu voulais, quel courage ! 😊
    Bisous

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    1. Merci! Tu sais, c'est plus l'instinct de survie que du courage comme tel... Il n'était simplement pas question que je vive prisonnière toute ma vie! Bisous à toi

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  4. Coucou ! C'est super que tu aies su surpasser ce trouble pour faire quand même plein de choses :)
    Des bisous

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    1. J'ai eu beaucoup de soutien et je suis tombée sur de bons psy, ça aide! Bisous à toi

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  5. Merci pour ton partage Isabelle qui est très enrichissant et positif.
    C'est important d'en parler pour que d'autres personnes se sentent moins seules face à ces troubles. Et sachent qu'on peut apprendre à dépasser ce qui nous "emprisonne" jusqu'à mener une vie heureuse.
    Belle semaine. Grosses bises

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    1. Oui, je trouve aussi que c'est important de parler de santé mentale, il y a encore trop de préjugés... Bisous Marie

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